• Ursula K. Le Guin – De l’autre côté des mots

    Ursula K. Le Guin – De l’autre côté des mots

    Temps de lecture :

    3 minutes

    Autrice amé­ri­caine, Ursula K. Le Guin (1929−2018) a lar­ge­ment écrit au sein des lit­té­ra­tures de l’i­ma­gi­naire, mais pas seule­ment. De la science-fiction à la fan­ta­sy en pas­sant par la poé­sie, la musique ou même la tra­duc­tion, cette grande dame de l’i­ma­gi­naire nous laisse des chefs-d’œuvre tels que La Main gauche de la nuit, Les Dépossédés, Le nom du monde est forêt, et tant d’autres. Ses ouvrages étaient l’oc­ca­sion de réflexions et d’ex­pé­riences de pen­sée fémi­nistes, anthro­po­lo­giques, poli­tiques ou encore sociales, contri­buant à la nais­sance de nom­breux mondes inou­bliables. De l’autre côté des mots est une mono­gra­phie de plus de trente articles rédi­gés par une large assem­blée d’au­teurs et d’au­trices pas­sion­nés qui cherchent, au tra­vers de leurs écrits, à rendre hom­mage à cette figure majeure de la lit­té­ra­ture américaine.

    Sous la direc­tion de David Meulemans.

    Sommaire :

    1 – David MEULEMANS, Préface, pages 8 à 9, pré­face
    2 – Aurélie THIRIA, Une vie d’é­cri­ture, pages 10 à 25, article
    3 – Marc ATALLAH, Les Murs uto­piques peuvent-ils être bri­sés ? Une lec­ture des Dépossédés d’Ursula Le Guin, pages 26 à 37, article
    4 – Alice CARADÉBIAN, Traverser l’a­bysse des­sé­ché et détruire des murs : trans­gres­sion et proxi­mi­té de l’u­to­pie dans Les Dépossédés, pages 38 à 55, article
    5 – Ketty STEWARD, L’Utopie des Dépossédés au prisme des théo­ries du temps, pages 56 à 63, article
    6 – Thomas SPOK, Ursula K. Le Guin, pre­mière Archimage de Terremer, pages 64 à 73, article
    7 – Vincent BONTEMPS, Le Cycle de Terremer, pages 74 à 87, article
    8 – Adrien PAUCHET, Les Contes de Terremer : Le poids d’un nom, pages 88 à 95, article
    9 – Vivien FÉASSON, Le Tehanu ou la ques­tion de l’é­cri­ture fémi­niste en fan­ta­sy, pages 96 à 113, article
    10 – David MEULEMANS, Entretien avec Stéphanie Nicot, essayiste et antho­lo­giste, pages 114 à 121, entre­tien avec Stéphanie NICOT
    11 – Claude ECKEN, L’Autre Côté du rêve d’Ursula K. Le Guin, pages 122 à 155, article
    12 – Franck THOMAS, L’Autre côté de l’é­cran, pages 156 à 187, article
    13 – David CREUZE, Le Guin musi­cienne, pages 188 à 199, article
    14 – luvan, Music and Poetry of the Kesh, pages 200 à 203, article
    15 – Aurélie THIRIA, Perpétuelle étran­gère : Ursula K. Le Guin ou la poé­sie du regard exté­rieur, pages 204 à 215, article
    16 – Carole FILLIÈRE, Ursula K. Le Guin ou les ter­ri­toires de la tra­duc­tion, pages 216 à 233, article
    17 – Jean-Louis COURRIOL, Le Guin tra­duc­trice du rou­main : ques­tions pour Gheorghe Sasarman, pages 234 à 240, entre­tien avec Gheorghe SASARMAN
    18 – Gwennaël GAFFRIC, Le Tao d’Ursula, pages 242 à 265, article
    19 – Clara VERT, Ursula K. Le Guin est-elle la grand-mère d’Harry Potter ?, pages 266 à 275, récit
    20 – Florence KLEIN, Lavinia d’Ursula K. Le Guin : des regrets de Virgile à la réécri­ture de L’Énéide au fémi­nin, pages 276 à 315, article
    21 – Bernard HENNINGER, Ursula K. Le Guin, roman­cière réa­liste, pages 316 à 331, article
    22 – Bernard HENNINGER, Questions à Ursula K. Le Guin, pages 331 à 337, entre­tien avec Ursula K. LE GUIN, trad. Anne-Judith DESCOMBEY
    23 – Jeanne‑A DEBATS, De l’in­fluence des rayons gam­ma sur le com­por­te­ment des Papadalupapadipus, pages 338 à 347, article
    24 – Gérard KLEIN, Ursula K. Le Guin : le livre d’or, pages 348 à 363, pré­face
    25 – Xavier DOLLO, Ursula K. Le Guin et la presse spé­cia­li­sée en France : un pano­ra­ma rapide et suc­cinct, pages 364 à 375, article
    26 – Pierre-Paul DURASTANTI, Jalons per­son­nels d’une balade en com­pa­gnie d’Ursula K. Le Guin, pages 376 à 379, article
    27 – Olivier CIECHELSKI, Éloge de l’ombre et de l’eau, pages 380 à 393, article
    28 – Francis GUÉVREMONT, Home : un mot très simple et pour­tant intra­dui­sible, pages 394 à 401, article
    29 – Caroline-Isabelle CARON, Apprendre à se poser des ques­tions, pages 402 à 405, article
    30 – Olivier PAQUET, Le Temps et les mots, pages 406 à 409, article
    31 – Xavier MAUMÉJEAN, L’Art de l’i­ma­gi­naire, pages 410 à 419, article
    32 – Élisabeth VONARBURG, À pro­pos d’Ursula K. Le Guin, pages 420 à 427, article
    33 – David MEULEMANS, Remerciements, pages 431 à 431, notes


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  • « L’Amour à la page » au prix Cheval Blanc

    « L’Amour à la page » au prix Cheval Blanc

    Temps de lecture :

    1 minute

    Le bar AU CHEVAL BLANC, ins­ti­tu­tion du quar­tier de Wazemmes à Lille, lance cette année son prix lit­té­raire, avec pour objec­tif de pro­mou­voir « de jeunes auteurs de talent, sélec­tion­nés pour leur ton déca­lé, inci­sif ou lunaire. »

    Le jury, « qui se dis­tingue par son indé­pen­dance, sa liber­té et son inso­lence » est com­po­sé d’ac­teurs et actrices de dif­fé­rents domaines cultu­rels de la région : lit­té­ra­ture, spec­tacle vivant, chan­son, musique, etc. ain­si que d’une cliente du bar, et a pour pré­sident l’au­teur, réa­li­sa­teur et comé­dien Benoît Delépine.

    J’ai la joie d’ap­prendre que ce jury enga­gé au ser­vice d’une culture incar­née et popu­laire a choi­si L’AMOUR À LA PAGE par­mi les 25 romans de sa pre­mière sélec­tion. Merci !

    Prochaine sélec­tion en sep­tembre… d’ici-là, les 24 autres romans offrent de bonnes idées de lec­ture esti­vale (à décou­vrir sur les comptes Instagram et Facebook du prix) !

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  • En vrac #3 – Fractales

    En vrac #3 – Fractales

    Temps de lecture :

    1 minute
    • Je vis l’é­cri­ture d’un roman comme la construc­tion d’un sys­tème de frac­tales. C’est sans doute remâ­cher une vieille lec­ture sur les tech­niques d’é­cri­ture, réin­ven­ter la roue, que d’u­ti­li­ser cette image, mais il me semble que c’est la plus juste : on dessine/pressent d’a­bord une forme géné­rale, puis l’on se plonge dans le détail de cette forme, et cette plon­gée dans les formes inté­rieures per­met en retour de défi­nir avec plus de pré­ci­sion la forme géné­rale, et d’af­fi­ner peu à peu les formes de toutes les échelles inter­mé­diaires, dans un mou­ve­ment d’aller-retour per­pé­tuel. Plus on avance dans le tra­vail, plus on des­cend à l’é­che­lon infé­rieur, plus l’on pré­cise les détails, et plus la forme d’en­semble se des­sine. C’est une explo­ra­tion simul­ta­née de tous les niveaux.
      Le degré le plus bas, c’est la phrase, le mot, le style : la porte d’en­trée vers le roman, et en même temps son véhi­cule tout le long. C’est ain­si que le style et l’in­trigue sont construits en miroir, que le fond et la forme se répondent.

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  • Embrasser l’insignifiance

    Embrasser l’insignifiance

    Temps de lecture :

    4 minutes
    Temps de lec­ture esti­mé : 3 min

    Le voi­là de retour. Je n’é­tais pas pres­sé qu’il repointe son nez, et qu’il insiste en plus. Mais puisque tu es là, salut à toi alors. Pas besoin de te dire de faire comme chez toi, n’est-ce pas ? Fichu com­pa­gnon d’écriture. 

    Il est reve­nu : le doute.

    Ça com­mence par l’in­trigue : est-ce que je vais dans la bonne direc­tion ? Ça s’é­tend au bou­quin entier : est-ce que ça a du sens de l’é­crire ? Jusqu’à tout para­ly­ser : est-ce que ça a du sens d’é­crire des romans ? d’é­crire tout court ?

    « À quoi tu sers ? me susurre l’in­trus. Qu’est-ce que tu fous, quand cer­tains sauvent des vies, éduquent la jeu­nesse, trouvent des solu­tions aux pro­blèmes du monde ? »

    Mes deux pre­miers romans n’ont pas vrai­ment mar­ché… faut-il vrai­ment se remuer les tripes pour en écrire un troi­sième, un de plus dans une pro­duc­tion lit­té­raire déjà pléthorique ?

    Déjà, l’ins­tinct de sur­vie se réveille en moi : au fond, ce n’é­tait peut-être qu’un pro­blème de dif­fu­sion, de com­mu­ni­ca­tion, d’i­mage. Dans le monde actuel, il faut com-mu-ni-quer pour espé­rer le suc­cès ; il faut se faire connaître, se faire voir, se faire dési­rer. Voir et être vu, lire… et être lu ?

    Si ces deux romans n’ont pas mar­ché, bien sûr, c’est que je n’ai pas adop­té la bonne stra­té­gie, la par­faite mise en scène de soi que tout artiste d’au­jourd’­hui doit offrir à son public. Trop tard, ce site Internet, ce compte Instagram, ces mises à jour LinkedIn ! Pas assez affû­tées, ces manœuvres numé­riques, pas assez de sto­ries, de sel­fies, de sexy ! « Comment n’es-tu pas encore sur Youtube, pauvre naïf ? »

    Il faut apprendre à séduire les algo­rithmes, s’é­qui­per pour impo­ser son meilleur pro­fil, sélec­tion­ner sa langue et choi­sir sa niche : « À qui t’adresses-tu ? Quel est ton per­son­nage ? Clarifie ta cible, bon sang ! »

    Il faut affir­mer qui l’on est, être fier de ce que l’on fait, et savoir vendre tout ça. Impossible d’al­ler contre son époque : il faut endos­ser son deve­nir mercatique.

    « À moins que… le pro­blème, ce soit ce que tu écris, kiki. » reprend mon hôte indé­si­rable. « Vois comme tu rames à pro­duire quelque chose dont tu serais satis­fait ! »

    Et je ne peux que m’in­cli­ner. Oui, ces heures à ten­ter, à hési­ter, à avan­cer à tâtons pour… pour quoi, au fond ? Quelque chose qui a déjà été fait par d’autres sans doute, avec plus de sen­si­bi­li­té, d’in­tel­li­gence, d’é­lé­gance. Ou bien un texte qui pas­se­ra à côté de son sujet. Ou pire encore, une fic­tion gen­tillette, inof­fen­sive. Ou incom­pré­hen­sible. Il y a tant de façons de rater !

    Une nou­velle angoisse émerge ces jours-ci, et mon doute me l’ex­prime sans détours : « Tu n’es pas assez intel­li­gent pour abor­der ces questions-là ! » 

    Hé oui : je vou­drais écrire quelque chose qui n’est mani­fes­te­ment pas à ma por­tée. Je cherche à uti­li­ser des concepts que je ne par­viens pas à com­prendre, et que je ne maî­tri­se­rai cer­tai­ne­ment jamais. Je vou­drais abor­der de front pour ce texte un nombre de dimen­sions supé­rieur à celui que mon cer­veau par­vient à trai­ter. J’atteins la limite.

    Est-ce un effet de l’âge ? Ce serait la fin de l’éner­gie de la jeu­nesse, de la confiance en soi, de la foi en la pos­si­bi­li­té de tout réus­sir, de tout apprendre, de tout changer ? 

    Au fond, même dans ce petit article, je res­sens la limite. Je vou­drais l’é­mailler de cita­tions phi­lo­so­phiques per­ti­nentes – Cioran, Schopenhauer, Nietzsche ? – mais puisque je ne suis pas plus savant que phi­lo­sophe, il me fau­drait aller les pio­cher dans un annuaire de cita­tions en ligne en tapant les mots clés « échec », « doute » ou « médiocre ». Je pré­fère ne pas.

    La solu­tion serait-elle de reven­di­quer ce per­son­nage de non-savant, de dou­teur ban­cal, pour ten­ter de faire de ma fai­blesse une force, de ma honte une vic­toire ? Telle est la véri­table ques­tion, au fond : que serait la vic­toire ? Quels para­mètres seraient ceux du suc­cès ? À par­tir de quoi, de com­ment, de com­bien pourrais-je éta­blir qu’un roman a mar­ché ? Ce seuil n’existe pas : notre besoin de conso­la­tion est impos­sible à ras­sa­sier, comme l’a révé­lé Stig Dagerman.

    Mais l’é­cri­vain sué­dois dévoile aus­si « tout ce qui m’arrive d’important et tout ce qui donne à ma vie son mer­veilleux conte­nu : la ren­contre avec un être aimé, une caresse sur la peau, une aide au moment cri­tique, le spec­tacle du clair de lune, une pro­me­nade en mer à la voile, la joie que l’on donne à un enfant, le fris­son devant la beau­té ». Toutes ces choses que la situa­tion actuelle nous empêche de vivre libre­ment, et qui forment cepen­dant la matière véri­table d’une vie, en même temps que sa rai­son d’être ; ce qui fait taire, dans la fer­veur de l’ins­tant, le doute et l’an­goisse, la peur, la mort.

    C’est vrai : toi, mon ami, l’in­con­nue qui me sou­rit, l’être si loin­tain mais si proche, je te tiens dans mes bras et tout est oublié. Je peux écrire et aimer à nou­veau, vivre sans crainte pour quelques temps encore. Ta dou­ceur est mon remède, ton rire ma force renouvelée.

    En ces temps où je ne peux t’é­treindre, j’ap­prends en atten­dant à accep­ter le doute. De mon exis­tence, j’embrasse l’insignifiance.

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  • En vrac #2 – Réconfort

    En vrac #2 – Réconfort

    Temps de lecture :

    1 minute
    • Comme l’être humain a besoin d’être ras­su­ré ! C’est cer­tai­ne­ment ce qui explique le fameux hap­py end, et les his­toires pleines de bons sen­ti­ments… et sans doute même toutes les his­toires : on se sent ras­su­ré de voir les autres triom­pher des épreuves (c’est pos­sible !), mais ras­su­ré aus­si de leur mal­heur (il y a plus mal­heu­reux que moi !)
      « Si ce per­son­nage est si salaud, c’est que je suis peut-être plus pur ? Si ça se finit si mal, c’est que ma vie en com­pa­rai­son n’est pas si pour­rie ? Si ce drame est si glauque, c’est que peut-être je ne suis pas si mal loti ? Et si tous échouent à la fin, alors c’est bien nor­mal que, moi aus­si, j’échoue dans ma vie… »

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  • En vrac #1- Organisation

    En vrac #1- Organisation

    Temps de lecture :

    2 minutes
    • La plus grande dif­fi­cul­té de l’é­cri­ture, c’est l’or­ga­ni­sa­tion des idées. Le pro­blème n’est pas d’a­voir des idées, elles viennent sans cesse (beau­coup de mau­vaises et quelques bonnes peut-être). La dif­fi­cul­té, c’est de les orga­ni­ser pour leur don­ner du sens au sein du pro­jet, qu’elles soient à leur place, intel­li­gem­ment exploi­tée, avec sen­si­bi­li­té, finesse, jus­tesse. La dif­fi­cul­té d’a­bord, c’est de savoir où noter cette idée pour la retrou­ver quand on en aura besoin, au milieu de toutes les autres. Pour qu’elle puisse ren­con­trer celles avec les­quelles réson­ner. Quand elle sort, il faut la noter tout de suite sous peine de l’ou­blier, et sou­vent elle arrive avec cinq ou six autres d’af­fi­lée, qui par­fois n’ont rien à voir. Il faut tout noter, et pour ça rien de tel que la feuille volante. Puis, avant de perdre cette feuille par­mi toutes les notes déjà prises, il faut trou­ver une place appro­priée pour toutes ces idées dans l’un des pro­jets en cours, en atten­dant qu’elles puissent être explo­rée, par­fois des mois ou des années plus tard… si jamais elles le sont. Il faut pou­voir noter chaque idée de façon suf­fi­sam­ment expli­cite pour ne pas en perdre la richesse, et en même temps suf­fi­sam­ment concise pour qu’elle puisse être iden­ti­fiée à nou­veau faci­le­ment. Je cherche encore la méthode idéale.
      C’est comme si, en plein assem­blage du moteur d’un train à grande vitesse en France, il vous fal­lait sou­dain mémo­ri­ser simul­ta­né­ment la forme d’un bar­rage hydrau­lique sur un fleuve secon­daire du Mexique, le des­sin de bro­de­rie de cos­tumes d’un opé­ra dont vous ne connais­sez encore ni la musique, ni la langue, ni même le thème, et l’é­mo­tion indi­cible res­sen­tie par la pre­mière gou­teuse ado­les­cente dépres­sive d’un plat cui­si­né par un être issu du croi­se­ment d’un barde cel­tique et d’un extra­ter­restre. Si vous avez une métho­do­lo­gie rapide et effi­cace pour noter tout ça, call me NOW (please).

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