• À « Ground Control » le 29 mars !

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    « Tout est poli­tique, sur­tout la science-fiction ! », telle est la ligne du nou­veau fes­ti­val d’i­ma­gi­naire qui lance sa pre­mière édi­tion les 29 et 30 mars pro­chains à l’es­pace Ground Control, une ancienne friche fer­ro­viaire trans­for­mée en tiers-lieu cultu­rel dans le 12e arron­dis­se­ment de Paris, au 81 rue du Charolais.

    Sur les deux jours, sont pré­vucs cinq tables rondes, deux lan­ce­ments de livres, un anni­ver­saire de mai­son d’é­di­tion, une confé­rence illus­trée sur la BD, et un grand quizz musi­cal, dans un lieu qui regorge par ailleurs de res­tau­rants, snacks et autres food­trucks de cui­sine des quatre coins du monde.

    Le pro­gramme com­plet du fes­ti­val, avec pré­sen­ta­tion des per­sonnes invi­tées, est en ligne sur le site de Ground Control.

    Hugues Robert, jour­na­liste à Blast (par­te­naire de l’é­vé­ne­ment) et libraire de la librai­rie Charybde (sise à Ground Control), est à l’i­ni­tia­tive de ce nou­veau rendez-vous, mali­cieu­se­ment inti­tu­lé « Aurore Système ». En 2019, il m’a­vait fait le bon­heur de beau­coup rire à la lec­ture de La fin du monde est plus com­pli­quée que pré­vu :

    Pour le fes­ti­val, il me fait l’hon­neur de m’in­vi­ter à débattre avec deux des plus grancs connais­seuvs de l’i­ma­gi­naire en France : Anne Besson, spé­cia­liste en fan­ta­sy et Ariel Kyrou, expert en science-fiction.

    Lors du tra­vail de pré­pa­ra­tion à l’é­cri­ture du Point aveugle, c’est un livre d’Ariel Kyrou qui m’a per­mis de rat­tra­per mon retard en culture science-fictionnelle (en com­plé­ment de L’histoire de la science-fiction en BD de Xavier Dollo et Djibril Morissette-Phan) : le for­mi­dable Dans les ima­gi­naires du futur, ouvrage-somme qui brosse le riche pano­ra­ma des dif­fé­rentes voies que la science-fiction a emprun­tées pour pen­ser le monde.

    Je ne connais en revanche pas le tra­vail d’Anne Besson, et l’ou­vrage que j’au­rais vou­lu lire d’elle, Les pou­voirs de l’en­chan­te­ment, paru en 2021, est mal­heu­reu­se­ment épui­sé. L’autrice a certes écrit bien d’autres livres, mais ils traitent spé­ci­fi­que­ment (et il me semble exclu­si­ve­ment)… de fan­ta­sy. Logique, après tout.

    Mais j’ai un blo­cage avec la fan­ta­sy : je n’ar­rive pas à m’y inté­res­ser. L’esthétique médié­vale me rebute, la magie m’in­dif­fère, je n’ai jamais réus­si à dépas­ser les pre­mières minutes de Games of Thrones, n’ai jamais lu Tolkien ou Terremer, et n’ai pas non plus réus­si à enta­mer les ouvrages pour­tant encen­sés de mes consœur et confrère des Forges de Vulcain, Claire Duvivier et Guillaume Chamanadjian (qui seront au fes­ti­val, venez les ren­con­trer !) Pourtant, j’ai­me­rais chan­ger cela.

    La table ronde avec Anne Besson et Ariel Kyrou aura lieu le 29 mars à 14h15 et sera sui­vie d’une séance de dédi­cace. Elle s’in­ti­tule : « Quoi de neuf dans nos regards sur l’imaginaire ? » 

    Par rap­port à mes deux illustres débat­teuvs, je ne me sens vrai­ment pas légi­time à dis­cou­rir sur le sujet. Mais j’ai hâte de les écou­ter, car je sens bien qu’à l’is­sue de la dis­cus­sion, mon propre regard, lui, aura indé­nia­ble­ment chan­gé.

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  • Une bourse du CNL pour mon prochain roman

    Une bourse du CNL pour mon prochain roman

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    J’ai pos­tu­lé au mois d’oc­tobre der­nier, comme beau­coup d’autres autrevs de ma connais­sance, à une bourse d’é­cri­ture du Centre National du Livre (CNL). Le prin­cipe est de per­mettre à um autrev de déga­ger du temps pour écrire un roman, un essai, une BD, grâce à un finan­ce­ment de quelques mil­liers d’euros.

    Ul faut four­nir un dos­sier de can­di­da­ture com­pre­nant le détail du pro­jet, les moti­va­tions pour l’é­crire et pour deman­der une bourse, ain­si que des extraits déjà écrits. Ne peuvent concou­rir que les per­sonnes ayant déjà publié à compte d’éditeur.

    Ul existe plu­sieurs « bourses d’au­teur » du CNL : un bourse de « décou­verte » pour les autrevs ayant publié un seul ouvrage, qui s’é­lève à 5 000 € (dont j’ai béné­fi­cié pour l’é­cri­ture de L’AMOUR À LA PAGE). Une bourse de « créa­tion » pour les écri­vaims qui ont publié au moins deux livres. Celle-ci peut être de 8 000 € ou de 15 000 €. Et une bourse d” « année sab­ba­tique » de 30 000 €, pour les autrevs ayant une œuvre déjà consé­quente et un pro­jet d’ampleur.

    J’ai eu le bon­heur de me voir octroyer 8 000 € pour l’é­cri­ture de mon pro­chain roman. C’est une excel­lente nou­velle, parce que cette res­source finan­cière me per­met­tra de déga­ger du temps pour écrire plus serei­ne­ment. Mais ce qui est aus­si béné­fique, c’est l’en­cou­ra­ge­ment que ça représente. 

    Se lan­cer dans l’é­cri­ture d’un livre est tou­jours dif­fi­cile, mal­gré tout l’en­thou­siasme qu’il peut sus­ci­ter. Est-ce une bonne idée ? Est-ce inté­res­sant ? Est-ce que cela vaut le coup / le coût (en temps, en éner­gie, en sacri­fices) ? Sans comp­ter les doutes inces­sants qui ponc­tuent l’écriture…

    Recevoir une bourse, c’est ain­si, aus­si, s’en­tendre dire : vas‑y, on y croit à ton pro­jet. Et ça fait fich­tre­ment du bien.

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  • Don d’ailleurs d’Antonioni

    Don d’ailleurs d’Antonioni

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    Si votre four­nis­seur d’ac­cès à inter­net est Free, vous avez accès à OQEE, la pla­te­forme de replay et VOD où l’on trouve quelques films en accès gra­tuit. Parmi les nanars et les block­bus­ters de série B, j’ai eu l’heu­reuse sur­prise d’y décou­vrir « Profession : repor­ter » de Michelangelo Antonioni.

    Je connais peu le ciné­ma d’Antonioni. Avec ce film, j’en aurai vu trois : ceux qu’il a tour­nés en anglais. « Zabriski Point » il y a plus de vingt ans, vision­né dans le cours de Luc Lang à l’École Nationale d’Art(s) de Cergy lors­qu’il j’y étais étu­diant, et « Blow up » il y a une dizaine d’années. 

    En décou­vrant « Profession : repor­ter », j’ai retrou­vé ce que j’a­vais aimé chez les pré­cé­dents : l’in­tel­li­gence de la mise en scène, la minu­tie et l’in­gé­nio­si­té des plans. Mais ce qui m’a frap­pé, c’est le contraste tou­jours plus grand qui s’ins­taure entre ces films et ceux de notre époque.

    D’emblée, j’ai été hap­pé par ce plai­sir que j’é­prouve aus­si devant les œuvres de Bergman ou Tarkovski. Par la lon­gueur, et la lan­gueur. Certes, les espaces que tra­versent les per­son­nages sont très peu peu­plés, même en ville — c’é­tait il y a cin­quante ans : le monde s’est den­si­fié, com­plexi­fié, et cette impres­sion d’es­pace est pré­sent dans de nom­breux films anté­rieurs aux années 80.

    Mais chez Antonioni, le ciné­ma prend le temps. Le temps de l’ins­tant — à vivre — et de l’es­pace — à par­cou­rir. Si les per­son­nages hésitent, la camé­ra jamais ; elle danse avec eux, tout en pré­ci­sion, avec lenteur.

    Le film offre le temps de res­sen­tir, de dou­ter. De réflé­chir.

    J’ai aimé ce film parce qu’il m’a fait voya­ger, de façon radi­cale. Pas seule­ment par la géo­gra­phie (d’un pays indé­ter­mi­né d’Afrique à Londres, puis Munich, et Barcelone), mais sur­tout hors de la fré­né­sie omni­pré­sente de mon quo­ti­dien actuel.

    Dans le film, le per­son­nage prin­ci­pal incar­né par Jack Nicholson ne cesse de se fuir. Paradoxalement, j’ai res­sen­ti en sui­vant son périple l’é­mo­tion esthé­tique d’un ailleurs où pou­voir exis­ter plei­ne­ment.

    Dans l’es­pace entre l’hé­si­ta­tion du per­son­nage et la pré­ci­sion de la camé­ra qui l’ac­cueille, j’ai éprou­vé une épais­seur humaine dont les images contem­po­raines, pour beau­coup, ne cherchent plus à témoi­gner. Avec elles, on tranche, on acquiesce, on réfute, on oublie. On com­prend tout, tout de suite. Puis l’on s’é­par­pille dans le déluge de leur frag­men­ta­tion excessive. 

    Au contraire, en m’ac­cor­dant dans son film le temps de cher­cher à com­prendre ce qu’il est, Antonioni m’offre, l’es­pace de la pro­jec­tion, l’op­por­tu­ni­té de cher­cher à com­prendre ce que je suis.

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  • Le choix de la grammaire

    Le choix de la grammaire

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    On me demande sou­vent si j’ai un pro­chain roman en pro­jet — et en effet, c’est bien le cas. Mais les per­sonnes qui ont lu Le Point aveugle me demandent par­fois en plus si le pro­chain roman sera écrit avec la même gram­maire ori­gi­nale.

    C’est une bonne ques­tion. Chaque roman a sa forme propre. La gram­maire inven­tée pour Le Point aveugle a un sens dans l’u­ni­vers du livre, en lien avec son propos. 

    Mais cette gram­maire ne sort pas de nulle part. Elle s’ins­crit d’a­bord dans la longue his­toire des mul­tiples varia­tions de la langue fran­çaise. Elle s’ins­pire sur­tout des créa­tions variées de per­sonnes qui ne s’es­timent pas cor­rec­te­ment repré­sen­tées par la gram­maire actuelle. Elle pro­pose notam­ment, à l’ins­tar d’Alpheratz dans sa Grammaire du fran­çais inclu­sif, un genre neutre.

    Ce genre neutre ima­gi­né pour Le Point aveugle répond à des exi­gences d’u­ni­té (formes récur­rentes), de sim­pli­ci­té (pas trop de varia­tions), de lisi­bi­li­té (écart limi­té par rap­port à la gram­maire actuelle) et de cohé­rence (une logique sous-tend l’en­semble). Si ce genre neutre spé­ci­fique a un sens dans le roman, je dois recon­naître qu’il n’est pas plei­ne­ment fonc­tion­nel. Il garde notam­ment la rigi­di­té d’une forme créée, et non façon­née par l’u­sage. Ainsi qu’une esthé­tique plus visuelle qu’orale.

    L’usage semble ins­tal­ler dans notre langue les formes conca­té­nées, telles que « iel » ou « auteu­rices ». Elles ont l’a­van­tage de réuti­li­ser les ter­mi­nai­sons iden­ti­fiables du fémi­nin et du mas­cu­lin. Mais je trouve, comme d’autres, qu’elles échouent à repré­sen­ter avec jus­tesse le spectre de la non-binarité. Je pré­fère ain­si les formes plus ori­gi­nales comme « al » ou « ol », qui ont l’a­van­tage de la conci­sion et, à mon sens, la puis­sante de l’al­té­ri­té (tout en pou­vant embras­ser tous les genres).

    Dans mon quo­ti­dien, j’ai sou­vent besoin de pou­voir expri­mer cette « alté­ri­té qui embrasse ». J’ai donc déci­dé d’u­ti­li­ser les élé­ments de base de la gram­maire ima­gi­née pour Le Point aveugle dans les textes publiés sur mon site inter­net. Les motifs ne nous paraissent exo­tiques que parce qu’ils ne nous sont pas fami­liers. Dès lors qu’on les ren­contre régu­liè­re­ment, ils deviennent usuels.

    « Ça n’a pas for­cé­ment été très simple au départ mais on s’y fait assez rapi­de­ment. » C’est l’a­vis de la plu­part des lec­trevs à la fin du roman. J’espère que ce sera le vôtre après quelques lec­tures par ici.

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  • Le cinéma du rêve

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    Ce matin, le réveil me tire d’un rêve très intense, dont je ne me rap­pelle plus les détails. Mais je me rap­pelle très pré­ci­sé­ment de quelques plans.

    Oui, des plans de ciné­ma : je me rap­pelle notam­ment d’un champ/contre-champ lors d’une dis­cus­sion. Puis d’un tra­vel­ling avant sur un visage. Et de nom­breuses coupes de mon­tage. Dans ce rêve, je vivais donc vrai­ment une expé­rience de ciné­ma.

    Touc le monde rêve-t-ol en ciné­ma ?
    Ma façon de rêver serait-elle défi­ni­ti­ve­ment alté­rée par mon expé­rience cultu­relle ?
    Comment rêvent les per­sonnes immer­gées dans des cultures n’ayant pas d’i­mage animée ?

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  • Peau neuve à Villeneuve

    Peau neuve à Villeneuve

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    En ce der­nier week-end de sep­tembre, j’é­tais invi­té avec mes consœurs des Forges Marie-Fleur Albecker (sur la pho­to) et Alexandra Koszelyk au salon de Villeneuve-sur-Lot, dont la thé­ma­tique cette année était « Rêver demain », pour pré­sen­ter mon der­nier roman Le Point aveugle. À une période où tout semble pous­ser les humains à la confron­ta­tion, « la lit­té­ra­ture nous fait par­cou­rir des kilo­mètres pour réduire la dis­tance entre soi et l’autre » (selon les mots du maire et de l’ad­jointe à la culture de la ville). Nous avons donc par­cou­ru les kilo­mètres pour pas­ser d’ex­cel­lents moments à la ren­contre des lec­teurs et lec­trices du coin, mais aus­si des autrices et auteurs venus des quatre coins de la France, grâce à l’ac­cueil cha­leu­reux de l’é­quipe du fes­ti­val (mer­ci, mer­ci à elle) !

    À l’en­trée, la com­pa­gnie de théâtre Les enfants du para­dis pro­po­sait à celles et ceux qui le sou­hai­taient une lec­ture d’ex­trait des textes à décou­vrir sur le salon. Les voix des auteurs et autrices pre­naient ain­si corps et révé­laient leur musi­ca­li­té, tout en rap­pe­lant l’o­ri­gine et l’ho­ri­zon de chair de leurs récits. Quelle bonne idée !

    La lit­té­ra­ture nous rap­proche, elle nous per­met d’ap­pré­hen­der d’autres vécus. Elle nous dévoile les pans cachés d’une exis­tence sinon per­çue à tra­vers le prisme limi­té de notre expé­rience per­son­nelle. Sortir de soi, créer le lien à l’autre, déve­lop­per l’empathie et la curio­si­té, voi­là ce qu’offrent les his­toires, et la lit­té­ra­ture, par la pos­si­bi­li­té infi­nie de ses formes, en per­met une expé­rience par­ti­cu­liè­re­ment intime et sensible. 

    La peau est à la fois fra­gile et solide, super­fi­cielle et pro­fonde, per­méable et imper­méable. Elle consti­tue en même temps la fron­tière de notre être et la sur­face d’é­change avec les autres. À par­tir de ces pro­prié­tés, le psy­cha­na­lyste Didier Anzieu avait déve­lop­pé le concept de moi-peau. Pour conti­nuer à être ce qu’elle est, la peau se renou­velle en per­ma­nence. À Villeneuve ce week-end, j’ai eu le sen­ti­ment de faire peau neuve.

    (Merci à mon autre for­mi­dable voi­sine de stand et par­te­naire de chan­son Rosalie Lowie pour la photo !)

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