Vue de Varsovie, de Bernardo Bellotto (1773)
Un épisode de 26′ de la collection Les petits secrets des grands tableaux diffusée sur Arte
Réalisé par Jivko Darakchiev, produit par Sophie Goupil
À la fin du 18e siècle, la Pologne est un territoire encore largement rural, à l’écart des Lumières qui imprègnent l’Europe. Les traditions et les luttes de pouvoir maintiennent le pays dans un immobilisme qui ne profite qu’à une poignée de familles aristocratiques se partageant, avec le clergé, les terres sur lesquelles trime le reste de la population, condamné au servage.
La Russie, l’Autriche et la Prusse profitent des faiblesses du système politique de leur voisin pour le maintenir sous leur domination, allant jusqu’à choisir ses monarques. En 1764, l’impératrice Catherine II de Russie place ainsi sur le trône de Pologne Stanislas Auguste Poniatowski, un amant de jeunesse qu’elle pense inoffensif.
Mais celui-ci s’affranchit de sa tutelle et décide de réformer le pays : il développe le commerce et l’économie, lance de grands travaux et entreprend d’éduquer son peuple. Inspiré de son voyage de jeunesse à Paris, il convie à Varsovie, pour en nourrir la vie culturelle, penseurs et artistes étrangers – et en prend quelques uns à son service.
C’est le cas du peintre vénitien Bernardo Bellotto, spécialiste de l’art de la veduta. À la demande du roi, Bellotto reproduit la vie de la capitale à travers 27 vues précises, dont l’une, en 1773, depuis la terrasse du Château Royal. Sur ce panorama, l’artiste dépasse l’exactitude architecturale de la ville pour en transmettre l’atmosphère singulière, dévoilant ainsi la richesse d’une société à la charnière de son histoire.
L’œuvre de Bernardo Bellotto, après avoir aidé en son temps la propagande royale, sera 150 ans plus tard le modèle des soviétiques dans leur reconstruction de la ville, détruite par la seconde guerre mondiale ; une restauration voulue fidèle à sa pureté originelle, mais qui n’est que la concrétisation de la vision toute personnelle du peintre…
Ping : Deux rediffusions sur Arte ce mois-ci - En bullshit dans le texte