Une nouvelle naissance
2020 est terminée, 2021 démarre. Après plusieurs mois éprouvant pour une large part de l’humanité, cette nouvelle année charrie l’espoir de temps meilleurs. Durant l’épreuve de la pandémie de coronavirus, chacun a vu son existence bousculée, remise en question, et la marche des sociétés ébranlée plus encore qu’elle ne l’avait été ces dernières années. On cherche avec une certaine urgence les contours du monde d’après, qu’il nous reste à construire.
« Le monde d’après », c’est le thème de la résidence d’auteur associé que j’entame cette semaine à la Cité Radieuse Le Corbusier de Val de Briey, en Meurthe-et-Moselle.
Je suis venu pour la première fois sur le territoire briotin en novembre 2019 lors du Salon du Livre local avec mon confrère Gilles Marchand des Éditions Aux Forges de Vulcain, à l’invitation de Romain Zattarin, chargé à la mairie du développement de la commune. La générosité et la gentillesse de toute l’équipe, ainsi que l’enthousiasme de notre hôte m’ont immédiatement séduit. Romain est aussi ancien président de l’association La Première Rue, qui s’attèle à entretenir, valoriser et faire connaître le patrimoine si caractéristique de l’Unité d’Habitation corbuséenne, achevée en 1961. Il me fait part à cette époque de son désir d’y inviter un auteur ou une autrice en résidence, ce qui suscite mon vif intérêt.
Deux mois plus tard, c’est-à-dire il y a environ un an, il me rappelle pour me proposer de tenter l’aventure en répondant à l’appel à projet commun de la Drac et de la Région. Nous discutons afin d’élaborer un projet ensemble, nous articulons les pistes d’un futur roman avec les possibilités d’intervention culturelle dans les institutions du coin, nous trouvons des solutions pour établir l’agenda commun et après un long été d’attente… le projet est accepté ! Ô joie !
Mais la rentrée est bien sombre : l’épidémie reprend de plus belle. Tous les projets culturels sont annulés les uns après les autres, y compris le Salon du Livre de fin novembre qui devait être l’occasion de lancer la résidence. Un second confinement est instauré. D’un commun accord avec Romain, nous décalons d’un mois la résidence, dans l’espoir que la situation s’améliore et que nous puissions organiser les événements prévus. Le confinement est levé, pour laisser place à un couvre-feu, bientôt renforcé dans certains départements… dont la Meurthe-et-Moselle. Les activités culturelles pourront se maintenir en journée, mais plus de sortie après 18h… Est-ce si grave, vraiment ? Ne suis-je pas là pour écrire ? Et la nuit, qui tombe justement vers 18h en hiver, n’est-elle pas ce temps si merveilleusement approprié, que j’ai largement mis à profit lors de l’écriture de mes précédents romans ?
J’ai une chance immense. En cette période où tant de personnes se retrouvent en grande difficulté personnelle et professionnelle, j’ai la possibilité de travailler et de vivre de mon travail, dans des conditions extraordinairement confortables. Ce roman comptait déjà beaucoup à mes yeux n’en acquiert que plus d’importance.
J’ai quitté la Lorraine à l’âge de 3 ans après y être né, et n’en garde aucun souvenir. Trente-cinq ans plus tard, au moment où le monde se retrouve contraint d’opérer une mue radicale, j’y retourne pour y entamer un roman dont l’enjeu est tel que je ne peux dire si je saurai en venir à bout, un roman si différent des précédents qu’il m’oblige, moi aussi, à une mue radicale, à une nouvelle naissance.
Et pour garder la trace de cette tentative de nouvelle approche dans cette tentative de nouveau monde, il fallait bien une tentative de nouveau site internet…
Bienvenue dans l’aventure !
Ping : Retrouvailles & rencontres - En bullshit dans le texte
Bien dommage que tu n’aies pas pu implémenter tes nouvelles aventures dans l’ancienne structure de ton site frth.fr. Il était simple, et concis, efficace en somme. D’une simplicité désuète qui révèle de l’originalité à l’heure du toujours plus. Celui-ci est… quelconque.
Ce monde url, à l’instar de notre autre monde irl, galope bien trop vite et s’encombre dans sa course de bannières à petits gateaux malvenus, bien que celle-ci paresse vaguement rafraîchissante et transgressive à sa 1ère lecture, c’est bien cette même paresse qui nous empêche de la fermer d’un simple clic.
élan paradoxal qui, dans un espace commentaire nouvellement créé, fait l’apologie du « c’était mieux avant ».
Ah, le devenir quelconque du monde…!
Je n’y échappe pas, en effet. Ou plutôt, je n’y consacre pas les ressources nécessaires.
Mais c’est vrai, je pourrais commencer par ôter cette bannière.
Merci du conseil !
Au plaisir de petits gâteaux, véritables ceux-là, à partager un jour ?