L’Astronome, de Johannes Vermeer (1668)
Un épisode de 26′ de la collection Les petits secrets des grands tableaux diffusée sur Arte
Réalisé par Carlos Franklin, produit par Sophie Goupil
À la fin du 17e siècle, alors qu’elle vient de décrocher son indépendance du Royaume d’Espagne après 80 ans de guerre, la petite république protestante des Provinces-Unies est déjà victorieuse sur le plan économique. Sa flotte puissante lui assure la domination du commerce avec le monde entier.
Les artistes de la jeune république, qui ne peuvent plus compter sur le mécénat d’une cour royale ou de l’Église Catholique, optent dans leurs tableaux pour des thèmes du quotidien, en petits formats, afin de plaire aux nouveaux acheteurs que sont les représentants d’une bourgeoisie en plein essor.
Dans la petite ville de Delft, qu’il ne quittera pas de toute sa vie, le peintre Johannes Vermeer habite et travaille dans la maison de sa belle-famille, avec sa femme et ses onze enfants. Une grande sérénité poétique se dégage pourtant de ses chefs‑d’œuvre, baignés à chaque fois d’une lumière qui sublime la simplicité apparente de la scène…
Parmi les nombreux portraits féminins qui feront sa célébrité, le peintre choisit pour la première fois en 1668 de représenter un homme seul. En kimono, penchés sur des instruments minutieusement reproduits, celui-ci travaille avec une ferveur toute scientifique. Un compas, un astrolabe, un globe céleste et de nombreux livres lui permettent d’étudier les astres sans même avoir à lever le regard. Dans le prolongement de la révolution copernicienne, l’homme quitte le refuge de Dieu pour se projeter dans l’infini.
Aux balbutiements d’un capitalisme moderne aujourd’hui mondialisé, Vermeer, dans l’intimité de son intérieur, traduit avec génie la soif de découvertes d’une époque dont le regard embrasse déjà le monde et les étoiles.
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