El dos de mayo, de Francisco Goya (1814)
Un épisode de 26′ de la collection Les petits secrets des grands tableaux diffusée sur Arte
Réalisé par Carlos Franklin, produit par Sophie Goupil
Au début du 19e siècle, Napoléon Bonaparte étend son Empire en Europe, face aux Royaumes ligués contre lui. Pour isoler l’Angleterre, son plus farouche ennemi, l’Empereur part envahir le Portugal, et s’attarde en chemin en Espagne, où il est frappé par l’état de vétusté et de décadence du pays. Il y voit l’occasion de se débarrasser des derniers rois Bourbons qui le dirigent.
Après avoir contraint le pouvoir espagnol à abdiquer, Napoléon place ainsi sur le trône son frère Joseph Bonaparte. Les intellectuels espagnols se réjouissent de l’irruption des Français, dont ils espèrent que l’esprit des Lumières va moderniser le pays, et lui permettre de retrouver sa splendeur d’antan. Mais l’arrogance et le mépris gaulois douchent les espoirs, et le peuple rapidement se révolte contre l’envahisseur.
Le 2 mai 1808, à Madrid, la foule s’oppose brutalement à l’armée française, et débute une guerre d’indépendance qui durera 6 ans. Par sa résistance, le peuple espagnol invente le conflit moderne : la guérilla. La guerre est marquée par la cruauté des exactions des deux camps, entre un peuple fier et une armée désœuvrée.
Francisco de Goya, premier peintre de la cour royale, est le témoin de ces horreurs, qu’il documente clandestinement dans des séries de gravures, en parallèle de ses activités officielles au service des pouvoirs successifs. À la fin de la guerre, en 1814, il peint, pour le retour d’exil du roi d’Espagne Ferdinand VII, une toile à la gloire du peuple, représentant le début de son insurrection.
Le tableau innove par l’audace de sa composition et par sa représentation inédite de la violence, défrichant, pour les peintres de la modernité qui suivront, l’expression brutale d’une humanité livrée à elle-même.
Ping : Deux rediffusions sur Arte ce mois-ci - En bullshit dans le texte